J’ai récemment assisté à une conférence sur l’hypersensibilité. Je n’aime pas trop les étiquettes, aussi ça faisait quelques années que je ne m’intéressais plus au sujet, mais l’occasion s’étant présentée, je l’ai saisie.
Je suis toujours persuadée que l’étiquette est trop réductrice, que l’on est bien plus qu’hypersensible, et bien plus que sensible ou pas du tout hypersensible si vous vous ne reconnaissez pas dans cette étiquette.
Mais j’ai eu à cette occasion une petite révélation sur mon fonctionnement qui m’a permis de lâcher-prise. C’est donc pour moi un exemple de comment la prise de conscience, la connaissance peut provoquer un petit changement.
Poser son regard sur soi pour se reconnaître et s’accepter pleinement. Alors je vous partage cette expérience, en espérant que cela résonne avec certains d’entre vous.
Attention : l’hypersensibilité n’est pas une maladie. Elle se définit par un vécu intense de chaque situation, au niveau des émotions, des sensations, des pensées. Et cela concerne beaucoup de monde.
Sarah
Accueillir son hypersensibilité
J’ai lu le livre de Christel Petitcollin « je pense trop » il y a presque 10 ans. ça avait été comme une évidence et des mots posés sur un décalage que je ressentais depuis l’enfance.
Et puis, j’ai arrêté d’en parler et même d’y penser, au-delà de mon cercle proche auquel je suis souvent obligée de rappeler que :
- je ne supporte pas le bruit (en fin de journée etc…)
- que quand j’ai envie de partir d’un endroit, il faut que ce soit immédiat sinon je m’effondre
- que j’ai une pensée en arborescence et c’est comme ça j’ai du mal à rester focus sur un sujet
- que je suis une antenne et que mes intuitions sur les gens sont souvent vraies même si la plupart du temps les autres mettent plus de temps à s’en rendre compte
Chaque personne hypersensible fonctionne différemment. Je vous partage ma façon de le vivre uniquement. Je ne suis pas experte, je vous conseille quelques ouvrages ci-après si jamais vous souhaitez aller plus loin.
Récemment j’ai découvert d’autres caractéristiques que je n’avais pas immédiatement associées à l’hypersensibilité :
- le besoin de contrôle et la peur constante;
- la volonté de ne pas avoir de routines ni d’autorité;
- les difficultés au niveau du sommeil;
- la créativité permanente;
- la fuite quand il y a un conflit;
- l’égo-centrisme;
- la peur d’être en retard.
Car oui l’hypersensibilité ce n’est pas uniquement de l’hyperémotivité. Ces derniers temps on a souvent tendance à penser que c’est un défaut car on a peur que les personnes hypersensibles s’effondrent en pleurant dès qu’on leur dit quelque chose. Préjugé et étiquette. C’est aussi ce qui me motive à faire ce post, car c’est bien plus complexe et oui parfois c’est utile d’en parler. Et qu’après tout, pourquoi les gens auraient peur que je m’effondre en pleurant dès qu’ils me parlent ? (Je vous rassure ça n’arrive presque jamais dans mon cas).
Poser un regard de conscience
Bref si le sujet vous intéresse, vous trouverez sans doute les ressources pour aller plus loin.
Ce qui est intéressant dans le partage que je vous fais de mon expérience, c’est que la prise de conscience a ouvert des espaces nouveaux en moi.
Le sommeil est un bon exemple pour moi : j’ai souvent des difficultés pour avoir un sommeil long et réparateur. Je me bas avec mon sommeil et l’insomnie depuis des années. Et peut-être que c’est ok, peut-être qu’il n’y a rien à faire. J’essaie désormais d’accepter davantage les nuits réparatrices comme celles qui le sont moins. Comme si je m’ancrais davantage dans le présent en fait et dans ce qui est. Tout simplement. Et c’est un peu plus simple à vivre de mon côté.
Autre exemple issue de mon vécu : la routine. Certains hypersensibles sont allergiques à la routine. Et quand j’ai accueilli cela, j’ai enfin arrêté de m’imposer de faire du yoga tous les matins, de méditer tous les jours. ça m’arrive parfois, mais mes « routines » matinales changent très fréquemment, voire je n’en ai pas du tout.
Oui, c’est toujours plus simple à dire qu’à être.
Mais évoquer l’hypersensibilité, que l’on se reconnaisse ou non dedans, c’est aussi reconnaître qu’il faut des espaces d’écoute, des espaces pour laisser circuler les émotions… Que l’on n’a pas non plus tous le même fonctionnement sur lequel la société et notre éducation essaient de nous brancher. Et que c’est ok d’adopter un mode de vie quotidien qui soit différent (par exemple se lever à 5h et bosser et se recoucher à 7h30).
Dans le monde professionnel
Dans le monde professionnel, l’hypersensibilité n’est pas toujours simple à gérer et il n’est pas toujours aisé d’arriver avec de gros sabots et dire que l’on est hypersensible.
Je n’ai pas de recette miracle, mais j’essaie de toujours partir de mes besoins pour aborder l’hypersensibilité sous cet angle et pas en posant une étiquette.
Par exemple, j’ai besoin de calme et de silence pour me concentrer et être efficace. J’essaie d’éviter les situations d’open space au maximum. Et sinon j’ai un casque qui coupe le bruit que je n’hésite pas à poser sur mes oreilles quand des personnes sont autour de moi. J’essaie également d’exprimer à mes partenaires que parfois j’ai besoin de m’isoler car j’ai besoin de silence pour être efficace.
Le sens de la vie est de trouver son don, le but de la vie est de la partager.
Les ressources pour aller plus loin
– « Fort comme un hypersensible » de Maurice Barthélémy
– « Je pense trop » de Christel Peticollin
– » cessez d’être parfait, soyez vous-même » de Brenée Brown